Le terme de laque désigne une peinture formulée pour produire un film très lisse et tendu après séchage. Contrairement à une idée répandue, la laque ne se limite pas à un aspect brillant à effet miroir. Une même technologie peut donner des finitions mates, satinées ou brillantes, avec un niveau de réflexion de la lumière plus ou moins marqué selon la résine utilisée et le degré de brillance choisi. La spécificité d’une laque tient à sa capacité d’auto-nivellement pendant le séchage, qui réduit les traces de rouleau ou de pinceau et crée un rendu uniforme. Sur un support correctement préparé, l’aspect obtenu met en valeur les couleurs, renforce la profondeur des teintes foncées et apporte une touche plus contemporaine aux boiseries, portes, plinthes ou murs accentués.
Les laques murales se répartissent en deux grandes familles de produits, en phase solvant et en phase aqueuse. Les peintures solvantées, souvent qualifiées à tort de peintures à l’huile ou glycérophtaliques, contiennent une proportion importante de solvants organiques, parfois supérieure à la moitié de la formulation. Ces solvants s’évaporent lors du séchage et constituent la principale source d’émission de composés organiques volatils. Les émissions sont particulièrement élevées pendant les premiers jours qui suivent l’application, période durant laquelle l’odeur est la plus forte et la ventilation des pièces reste déterminante.
Les peintures en phase aqueuse, regroupant les laques acryliques et latex, utilisent l’eau comme diluant principal. Elles contiennent néanmoins des solvants en quantité plus limitée. Les niveaux de COV émis sont en général plus faibles, mais la décroissance des émissions peut s’étaler dans le temps. L’absence quasi totale d’odeur, le séchage rapide et le nettoyage des outils à l’eau expliquent leur diffusion croissante, que ce soit en construction neuve ou en rénovation. Pigments, charges et additifs restent présents sur le support pendant de nombreuses années, ce qui rend pertinent le recours à des produits dont la formulation est maîtrisée pour limiter l’exposition des occupants les plus sensibles.
Les évolutions réglementaires sur les COV ont conduit les fabricants à revoir leurs gammes. De nombreuses laques solvantées classiques ont été remplacées par des résines alkydes en phase aqueuse ou par des laques acryliques à très faible teneur en solvants. Ces produits cherchent à conserver la qualité de tendu et la résistance des anciennes formulations tout en réduisant l’impact sur la qualité de l’air intérieur.
Le brillant d’une laque se mesure par le « brillant spéculaire », paramètre sans dimension qui quantifie la réflexion de la lumière selon des normes d’éclairage et d’observation définies. Les fabricants indiquent ce degré de brillance sur leurs fiches techniques. Un niveau situé entre 0 et 10 correspond à un aspect mat, des valeurs intermédiaires renvoient à des finitions satinées et un brillant supérieur à environ 70 caractérise les laques très brillantes.
Les laques brillantes créent un effet miroir marqué, renforcent la profondeur des couleurs et accentuent les reliefs mais mettent également davantage en évidence les défauts de préparation des supports. Les laques satinées proposent un compromis, avec une lumière adoucie et un entretien facilité, adapté aux pièces de vie. Les laques mates camouflent mieux les petites irrégularités, donnent une atmosphère plus feutrée et se prêtent bien aux teintes soutenues. Au sein des finitions brillantes, certaines formulations dites garnissantes possèdent un fort pouvoir couvrant, notamment sur les arêtes et les angles, alors que les laques à haute brillance miroir privilégient l’effet visuel, quitte à moins charger les reliefs.
Les composés organiques volatils regroupent l’ensemble des solvants présents dans les peintures et susceptibles de s’évaporer à température ambiante. Selon la définition retenue par la Commission européenne, ces composés possèdent un point d’ébullition initial inférieur à 280 °C. Dans le cas des laques et peintures décoratives, tous les solvants autres que l’eau entrent dans cette catégorie et participent aux émissions durant les phases d’application et de séchage.
Un film de peinture sec ne contient en principe plus de solvants volatils, mais le temps nécessaire pour atteindre ce stade varie selon les produits. Des formulations spécifiques en phase aqueuse, à faible taux de COV, limitent fortement ces émissions et améliorent le confort lors de la mise en œuvre. Elles s’appuient sur des résines modernes qui associent bonne résistance à l’abrasion, tenue des teintes et stabilité du film dans le temps. Ces laques à faible émission contribuent à une meilleure qualité de l’air intérieur, en complément d’une ventilation efficace des locaux après les travaux. Dans le cadre d’un projet global, la sélection de produits porteurs d’un étiquetage environnemental ou d’un label dédié permet de concilier rendu esthétique, durabilité de la finition et maîtrise des émissions de solvants.
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